Sunday, March 11, 2012

L'étranger






Il y a presque cinq ans - encore une fois la vitesse du temps est épouvantable! - je trouvais sur un banc du Pont des Beaux Arts à Paris le livre "Le Spleen de Paris", par Charles Baudelaire. A l'époque je l'avais à peine ouvert, mais comme aujourd'hui je devais aller à Modena en train pour aller voir l'ouverture du Musée Maison Enzo Ferrari et je cherchais un livre de poche, je l'ai pris avec moi. Déjà la lecture du première poème a été étonnante et intense, très dense de légèreté et de mélancolle:

L'étranger

- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
- Tes amis?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu
- Ta patrie?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté?
- Je l'aimerai volontiers, déesse et immortelle.
- L'or?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
- J'aime les nuages... Les nuages qui passent... là-bas... là-bas...les merveilleux nuages!

Après ça je suis entré dans le musée, et les nombreuses voitures exposées débordaient vraiment de passion immédiate!
Et comme ça ce soir, en lisant encore une fois L'étranger, je suis parvenu à la découverte très simple qui beaucoup de monde avait déjà fait: probablement la sonorité de la langue français est parfaite pour amplifier le sens de malinconie, autant que l'italien est probablement la mieux pour exprimer la passion.

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